Les flops de la F1: le retour manqué d’Alessandro Zanardi
La vie d’Alessandro Zanardi mériterait d’être portée sur grand écran. Il a connu la gloire aux Etats-Unis en CART avant de frôler la mort en 2001 après un effroyable accident qui le laissera amputé des deux jambes. Doté d’une force de caractère et d’un optimisme hors du commun, il a réussi une reconversion qui force le respect en handisport. Mais aujourd’hui, revenons sur sa carrière en F1 et plus particulièrement sur le fiasco de son retour dans la discipline en 1999.
Les débuts en F1:
Alessandro Zanardi effectue ses grands débuts en F1 à la fin de la saison 1991. Il remplace Roberto Moreno chez Jordan pour les trois derniers Grands Prix de la saison. Cette première pige ne le conduit pas à un contrat de titulaire pour 1992. Cette année-là il va malgré tout disputer trois Grands Prix au volant d’une modeste Minardi en remplacement de Christian Fittipaldi blessé. Son premier vrai contrat il l’obtient en 1993 dans l’équipe Lotus-Ford. Il marque l’unique point de sa carrière lors de la deuxième manche de la saison en prenant la sixième place à Interlagos. Sa saison s’arrête prématurément suite à un violent accident à Spa-Francorchamps. Il ne retrouve son volant qu’au Grand Prix d’Espagne 1994 lorsque son remplaçant Pedro Lamy se brise les deux jambes lors d’essais privés à Silverstone. En manque d’argent, l’équipe Lotus ferme ses portes à la fin de la saison et Zanardi, qui n’a pas réalisé de performances suffisamment remarquées se retrouve à pied.
L’exil et la gloire:
Après une saison de transition en 1995 durant laquelle il participe à quelques courses de GT il décide de tenter sa chance en CART où il est engagé par le Chip Ganassi Racing 1996. Dès cette première année il signe trois victoires et gagne le trophée du « Rookie of the year ». Les deux années suivantes il va enchaîner les victoires et remporter deux titres de champion. Son style spectaculaire et parfois agressif va peu à peu dégrader ses relations avec les autres concurrents qui lui reprochent son comportement dangereux. Le public américain est en revanche ravi par ses remontées épiques et ses dépassements spectaculaires comme ici à Laguna Seca.
Retour par la grande porte en F1:
Grâce à ses succès outre-Atlantique, le nom de Zanardi recommence à circuler dans les paddocks de F1. Frank Williams qui a réussi son pari en emmenant Jacques Villeneuve, champion CART 1995, jusqu’au titre mondial en 1997 tente à nouveau sa chance avec l’Italien. Il lui propose un contrat pluri-annuel pour la saison 1999. Privé d’un moteur d’usine Renault, Williams ne domine plus la Formule 1 mais figure toujours parmi les meilleurs outsiders.
Pourtant la saison de Zanardi s’avérera être un véritable désastre. En performance pure il est dominé par son équipier Ralf Schumacher. Le petit frère de Michael le devance en qualifications à douze reprises en seize Grands Prix avec un avantage moyen de près d’une demi-seconde. En course le bilan est encore moins flatteur. Tandis que l’Allemand accumule les places d’honneur en entrant onze fois dans les points et en décrochant trois podiums, Alex Zanardi enchaîne les abandons, souvent trahi par sa machine mais aussi victime d’accrochages ou d’accidents. Lors des cinq Grands Prix qu’il mènera à leur terme, il se classera en dehors des points. A la fin de la saison la comparaison est terrible pour Zanardi. Alors que Schumacher se classe sixième du championnat avec 35 points, il boucle sa saison sur un zéro pointé. Il est le seul pilote à avoir piloté une Williams durant une saison entière sans jamais marquer le moindre point. Avec un tel bilan il est limogé par Williams au soir du Grand Prix du Japon.
Ainsi s’acheva piteusement la brève carrière en F1 d’un pilote dont le courage et la volonté ont fait de lui l’un des sportifs les plus populaires d’Italie.