Jour de gloire: Pastor Maldonado – Barcelone 2012

Avant (et après) ce Grand Prix d’Espagne 2012 Pastor Maldonado avait plus fait parler de lui pour ses frasques en piste que pour ses performances. Pourtant, alors que l’équipe Williams-Renault fêtait les 70 ans de son fondateur, le Vénézuélien vécut en ce mois de mai le week-end de sa vie de pilote et offrit à Frank le plus beau des cadeaux d’anniversaire.

Dès les essais qualificatifs, le champion GP2 2010 fait parler la poudre en signant le deuxième temps de la Q3 derrière un intouchable Hamilton. Cette première ligne aurait déjà ravi tout le staff d’une équipe Williams en manque de performance depuis plusieurs saisons. Mais comme si tous les éléments s’étaient ligués en faveur de Maldonado, cette seconde place se transforme en pole position quelques minutes après le drapeau à damiers lorsque les officiels annoncent la disqualification de Lewis Hamilton. Incroyable! le réservoir de la McLaren est à sec alors qu’il n’a pas terminé son tour de décélération. Et sur ce point le règlement est clair, les pilotes doivent être capables de rentrer au stand par leurs propres moyens.

C’est donc en première position que la Williams n°18 se présente sur la grille de départ du Grand Prix d’Espagne. A ses côtés il retrouve l’idole du public, Fernando Alonso et sa Ferrari. A l’extinction des feux, Maldonado ne peut rien faire pour empêcher Alonso de prendre la tête de la course. Durant 9 tours il va sagement rester dans le sillage de la Ferrari en tentant de préserver ses pneus. Lorsque la Ferrari s’engouffre dans la voie des stands à la fin du neuvième passage, le Vénézuélien mène pour la première fois de sa vie une course de F1. Son bonheur sera de courte durée car lui aussi doit passer par les stands deux boucles plus tard. Il n’en demeure pas moins un danger pour l’Espagnol qu’il suit à moins de deux secondes.

A cet instant on frémit dans le stand Williams lorsque Bruno Senna surprend Michael Schumacher au freinage. La Mercedes vient s’encastrer dans la boite de vitesses de la Williams conduisant les deux hommes à abandonner.

Jusqu’à son deuxième arrêt, qu’il anticipera de manière opportune à la fin du 24ème tour, Maldonado restera dans le sillage d’Alonso. Ce dernier commettra sa seule erreur de la course en retardant un peu trop son deuxième arrêt deux tours après Maldonado. Chaussé de gommes fraîches ce dernier va en profiter pour attaquer alors que chez Ferrari on hésite encore à faire rentrer Alonso.

Désormais, rien ni personne ne pourra empêcher Pastor Maldonado de décrocher sa première victoire en Formule 1. Ni la troisième salve d’arrêts au stand, ni le retour un peu tardif de Kimi Raïkkönen qui terminera troisième sur les talons d’Alonso.

Sur le podium, les deux champions du monde célèbrent ce succès inattendu en hissant le vainqueur sur leurs épaules. Pour Williams, il s’agit du premier succès de l’équipe depuis près de huit ans (Montoya à Interlagos en 2004). Cela reste malheureusement le dernier à ce jour. Depuis cette parenthèse enchantée, Maldonado est retombé dans ses travers et a quitté la F1 par la petite porte fin 2015, lâché par PDVSA son partenaire historique.