2002: La saison (presque) parfaite de Michael Schumacher

Ceux qui ont connu le début des années 2000 et la domination de Michael Schumacher se souviennent certainement d’une période parmi les plus ennuyeuses de la F1. Certes l’Allemand est un pilote de génie mais la quasi-absence de rivalité a rendu les Grands Prix de ces années particulièrement soporifiques. Le sommet de cette domination fut certainement la saison 2002 durant laquelle Schumi réussit un quasi sans-faute.

Dix-sept fois à l’arrivée en dix-sept courses, à chaque fois dans les points et même à chaque fois sur le podium, Schumacher a effectué une véritable razzia. Il a décroché onze victoires (il fera mieux en 2004 avec 13 succès comme Vettel en 2013), cinq deuxièmes places et une troisième place en Malaisie.

Mais le pire pour le suspense fut la dispersion de ses rivaux qui se partagèrent les points restant. Ainsi en se présentant à Magny-Cours pour la onzième manche de la saison, il pouvait mathématiquement décrocher le titre mondial. Jusqu’à cinq tours de l’arrivée, alors qu’il menait la chasse derrière Kimi Raïkkönen il lui manquait encore deux petits points pour être titré. Mais le Finlandais, alors jeune pilote McLaren, commit une erreur au freinage d’Adélaïde et laissa filer ce qui aurait du être sa première victoire en Grand Prix. Avec ce huitième succès de la saison et ses 96 points, Schumacher ne pouvait plus être rejoint au championnat. Nous étions seulement le 21 juillet !

Pourtant durant cette saison 2002, le pilote Ferrari se retrouva au centre d’un immense scandale. En Autriche, sixième Grand Prix de la saison, alors qu’il menait déjà le championnat avec 21 points d’avance sur Montoya, il bénéficia d’une incompréhensible consigne d’équipe. Ce jour-là Rubens Barrichello était intouchable. Auteur de la pole position il mena intégralement la course jusqu’à dernier virage du circuit de Zeltweg. Là, sur ordre de Jean Todt il s’effaça ostensiblement pour laisser gagner son chef de file. Hué par le public, Schumi tenta de faire bonne figure en invitant Barrichello sur la plus haute marche du podium mais le mal était fait. Ce Grand Prix d’Autriche demeurera une tache indélébile au milieu d’une saison record.